Les mécanismes de la colère

Nous ressentons tous de la colère, que ce soit en famille, au travail, au volant, les occasions ne manquent pas ! La colère est-elle mauvaise ? Faut-il essayer de la contrôler ? Comment la gérer de manière constructive ?

Je vous propose, à travers cet article, de vous expliquer ce qu’est la colère, ses mécanismes et la mise en place de stratégies mentales pour apprendre à l’auto-réguler afin d’éviter les pics émotionnels ou bien que la colère s’installe de façon permanente.

Qu’est-ce que la colère ?

La colère est une émotion primaire que l’on a lorsque l’on est frustré, quand on ressent un manque, un sentiment d’impuissance ou quand on reçoit une attaque. Elle fait toujours suite à une insatisfaction.

Nous avons tous le droit d’être en colère, c’est une émotion importante et utile que nous devons exprimer, mais il ne faut pas la « jeter » sur l’autre, c’est-à-dire rendre l’extérieur ou son environnement responsable de ses insatisfactions.  La colère est une information qui nous avertit sur le fait que quelque chose ne se passe pas bien pour soi, qui n’est pas en accord avec nos attentes, nos besoins, ou encore nos valeurs. En effet, la colère se met en place lorsqu’une règle n’est pas respectée, que ce soit ma propre règle (celle que je m’inculque) ou celle mise en place dans la société (les lois, les codes). « Si une personne ne respecte pas une règle, je peux m’énerver ou me mettre en colère. A partir du moment où quelque chose ne se passe pas comme je veux, je peux ressentir de la colère. »

Qu’est ce que la colère peut nous apporter ? A quoi sert-elle ?

La colère vient nous délivrer un message : « tu as besoin de faire respecter quelque  chose ». Il s’agira alors d’identifier le besoin et de le mettre en place en communiquant mieux. Il n’y a pas d’émotions négatives ou positives, il n’y a que des messages. La colère est une émotion désagréable qui veut nous faire réagir, passer à l’action. Elle nous informe sur le fait que quelque chose doit changer.  

La colère permet aussi de lutter contre la dépression. Par exemple, dans un processus de deuil, il y a toujours une phase de colère, cela permet d’éviter l’effondrement. Il y a des personnes qui ne savent pas exprimer leur colère ou qui la retourne contre soi, ce qui accroit le risque de dépression ou de crise cardiaque (chez certaines personnes à risque).

Se mettre en colère quand on a quelque chose de profond à dire est nécessaire, mais il ne faut pas se mettre en colère à la moindre petite frustration, à la moindre remarque. Une fréquence trop élevée aura aussi un impact sur son environnement, sur ses proches. C’est pour cela qu’il est important d’apprendre à verbaliser, à ne pas rendre l’extérieur responsable de ses insatisfactions et à régler ses conflits intérieurs (injustices ou trahisons passées).

Les mécanismes de la colère

Une émotion est un mécanisme qui se produit à l’intérieur du corps. Avant d’arriver à la finalité de l’émotion, il se passe pleins de choses. Si on parvient à prendre en compte ce qu’il se passe avant que l’émotion désagréable s’exprime,  on peut l’amoindrir. Supprimer l’émotion ne sera pas possible car l’être humain fonctionne avec ses émotions, il ne s’agit pas de les effacer mais de mieux les contenir afin qu’une émotion déplaisante ne nous contrôle pas et cause des dégâts relationnels et/ou situationnels. Ainsi, si on apprend à repérer les signes et entendre les messages qui vont nous emmener dans une émotion néfaste comme la colère, on pourra amoindrir ce pic de colère ou réduire cette sensation de colère permanente. Il est important de s’écouter pour savoir s’il se passe quelque chose qui ne nous convient pas ou qui ne se passe pas comme nous le voulons.

On peut imaginer que nous possédons un cerveau émotionnel (l’instinct, le ressenti) et un cerveau plutôt logique (raisonnement). Les 2 ont parfois du mal à communiquer. Le cerveau émotionnel perçoit les choses qui se passe à l’intérieur de nous-mêmes. Son « travail » est de faire respecter nos valeurs, de satisfaire nos besoins. Pour cela, il envoie des messages par le corps. Le cerveau logique, lui, va capter le message. L’être humain possède ainsi des alertes émotionnelles qui arrivent en amont. Si on arrive à capter les messages reçus en avance « je transpire », « je tremble », « j’ai la gorge qui se serre », « je ressens une excitation intérieure »,  on parviendra mieux à gérer ses émotions. Ces signaux d’alertes sont tous différents chez chaque personne. A partir du moment où une personne possède cette stratégie mentale à décrypter ces alertes biologiques avant que l’émotion ne prenne le dessus, elle pourra réfléchir aux actions à entreprendre pour satisfaire ses besoins.

Qu’est ce que la colère permanente ?

Il est important, tout au long de sa vie de régler les choses qui nous mettent en colère pour ne pas avoir une colère dite permanente due à un événement passé (qui a eu lieu dans l’enfance, il y a quelques années, ou à plus petite échelle, dans la semaine ou la journée).

Exemple : « Je me lève le matin, mon récipient émotionnel est vide. Au cours de la journée, selon les événements, mon récipient peut se remplir de petites contrariétés, d’agacements, de rancœurs, … Les choses s’accumulent et le récipient se remplit. Il suffira alors d’une petite chose pour nous faire « exploser de colère ». Cette explosion ne sera pas lié à l’événement en lui-même mais à tout ce qu’on a laissé s’accumuler dans la journée.

Comment gérer la colère de manière constructive ?

Parfois il y a un deuil à faire concernant le respect des règles instaurées par la société de la part d’autrui car nous ne pouvons pas faire en sorte que l’autre les respecte toujours (exemple : le code de la route). Au niveau de la société, il faut donc parfois apprendre à « lâcher », à accepter que l’autre ne respecte pas toutes les règles pour ne pas se mettre à chaque fois en colère. Par contre, quand nous ressentons que l’autre ne nous respecte pas, il faudra alors réfléchir sur la manière dont nous pouvons passer le message d’une façon différente. Il est important de ne pas répéter les choses qui ne fonctionnent pas pour ne pas s’enfoncer davantage dans sa colère. Quand nous ressentons de la colère envers une autre personne, on va partir du principe que les attentes que nous avons vis-à-vis d’elle ou de la relation, ne sont pas satisfaites. Il est important de définir ce que nous voulons et ce dont nous avons besoin. Ensuite, il sera nécessaire de bien communiquer sur ce que nous désirons pour être le plus clair possible. Pour communiquer, il faut être 2, il est important que la personne en face soit capable et a envie de d’écouter et d’entendre, cela se construit de manière mutuelle. Il est nécessaire d’apprendre à accepter que l’autre ne fonctionne pas comme nous, sans avoir envie de le changer. Cela ne sert à rien de vouloir imposer quelque chose à l’autre,  notamment au sein du couple où cela pourra générer des conflits et de la colère permanente.

Quels sont les outils pour apprendre à gérer sa colère ?

Il faut apprendre à décoder les alertes biologiques et de répondre à ces questions :

  • Quel est le besoin qui n’est pas satisfait ?
  • Qu’est-ce que je veux ?
  • Qu’est-ce que j’attends ?
  • Quels sont les valeurs qui n’ont pas été respectées ?
  • Qu’est ce que je peux mettre en place pour que les mauvaises choses ne se reproduisent pas ?
  • Comprendre ce qui cause la colère : identifier la source de la colère. Une fois que l’on sait ce qui nous énerve, on peut développer des stratégies pour la gérer.
  • Apprendre à réduire la réaction de la colère : décrypter les alertes, les symptômes que l’on ressent.
  • Ecrire un journal pour exprimer et libérer ses émotions (y inscrire les heures, les situations, les personnes qui nous ont mises en colère.)
  • Contrôler sa colère : mettre en lumière les facteurs qui mettent en colère, réfléchir à pourquoi ces choses nous mettent en colère (y’a-t-il des souvenirs liés ? des frustrations ? de l’anxiété ? des défenses, du stress ? )
  • Faire une grille d’auto-observation de la colère

Comment réduire la colère ?

  • Résoudre les problèmes : accepter que les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait
  • Mieux communiquer : écouter et comprendre le point de vue de l’autre
  • Faire confiance
  • Être assertif : améliorer son affirmation de soi et ne pas être agressif
  • Savoir dire « non », écouter ses besoins et les formuler
  • Être en cohérence avec soi-même : savoir ce que je veux et savoir où je vais
  • Libérer sa colère au quotidien en pratiquant de la relaxation, de la méditation, des activités sportives, du yoga, faire des activités amusantes, avoir des loisirs, se procurer des moments de plaisir
  • Apprendre à se pardonner et pardonner les autres.

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